CA GROGNE AU SEIN DE L'EMPIRE ROMAIN.
Le mode de désignation des arbitres a changé.
Le nouveau plan mis en place par Éric Romain, patron de l’arbitrage francophone, suscite colère et incompréhension.
Des désignations qui ne tiennent plus nécessairement compte de critères géographiques, des matches de P2 ou P3 dirigés par des arbitres venant des provinces de Liège ou Namur, un recrutement en Luxembourg opéré par un Liégeois et on en passe: clubs et arbitres eux-mêmes ont eu plusieurs fois l’occasion de se plaindre depuis ce début de saison. Et depuis qu’a été mis en place un nouveau plan imaginé par le directeur de l’arbitrage ACFF, le très controversé Éric Romain.
S’il quittera officiellement ses fonctions en décembre, celui-ci, soucieux sans doute de laisser une trace, n’en a pas moins lancé de nouvelles mesures qui font grincer des dents. D’autant qu’elles n’ont même pas été présentées, et donc validées, par le conseil d’administration de l’ACFF. Celui-ci doit se réunir prochainement et devra donc forcément débattre de la question.
En attendant, les dégâts sont déjà importants. Les arbitres et les clubs se plaignent notamment de cette proximité qui s’effiloche de plus en plus. Cette centralisation (des désignations notamment), l’éloignement qui en découle, et avec lui une certaine méconnaissance de la réalité du terrain, aboutissent à des situations qui pourraient être évitées. Là où, auparavant, les désignateurs pouvaient, par exemple, veiller à ce qu’un match s’annonçant musclé soit dirigé par un arbitre à poigne ou éviter qu’un arbitre, pour une raison ou l’autre, officie dans tel ou tel club, cela n’est plus nécessairement le cas.
Reylandt en congé.
Au sein du BRA Luxembourg, on fait (logiquement) la grimace en découvrant quelques aberrations du genre. Jean-Louis Docquier, son président, n’a plus que quelques arbitres à désigner pour les jeunes et les réserves le week-end, les autres désignations étant à charge du département arbitrage de l’ACFF (et plus précisément d’un Bruxellois et d’un Hennuyer). Quant à Philippe Ryelandt, qui était parvenu à recruter 36 nouveaux arbitres sur le territoire provincial la saison dernière, il s’est mis en congé de cette fonction après avoir constaté, sans en avoir été avisé personnellement, que le responsable du recrutement arbitrage à l’ACFF, le Liégeois Medhi Sayoud, avait pris la main sur l’ensemble des opérations. Organisant récemment des soirées d’information et recrutement à Marloie et Lierneux. Cela permettra-t-il la même efficacité qu’un véritable travail de proximité? On en doute un peu.
Frais en hausse et possible grève.
Autre conséquence de ce nouveau plan, les frais d’arbitrage, à charge des clubs hôtes, peuvent être plus élevés, vu la longueur de certains déplacements. Ils sont certes ristournés à hauteur de 95% ensuite, mais uniquement pour les clubs qui disposent du quota suffisant d’arbitres affiliés en leurs rangs. Inutile d’ajouter que les trésoriers des autres clubs la trouvent plutôt saumâtre…
En parlant de frais, notons aussi que les arbitres aimeraient que leurs rémunérations soient revues à la hausse. Certains qui officient en D1, D2 et D3 ACFF ont ainsi adressé un courrier en ce sens au CA de l’ACFF. Ils pourraient même remiser leurs sifflets le temps d’un week-end (2 et 3 novembre), et être rejoints dans ce mouvement par des arbitres du niveau provincial, s’ils ne sont pas entendus. Le hic, c’est qu’on voit mal comment la Fédération pourra accéder à leur demande, elle qui a déjà dû procéder à une augmentation des cotisations pour apurer une partie du déficit de 11 millions qu’elle présentait à l’issue de l’année 2023.
Daniel JONETTE.